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La politique et la société à rebrousse-poil
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La politique et la société à rebrousse-poil
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9 janvier 2011

Quand MAM accueillent de jeunes haitiens adoptés, Hortefeux en vire d'autres .

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Tandis que Michèle Alliot-Marie, nouvelle ministre des affaires étrangères, accueillait 314 enfants haïtiens adoptés par des familles françaises, les 22 et 23 décembre, son collègue, le magnifique Brice Hortefeux refusait l'entrée en France de 70 jeunes haïtiens dont les familles vivent en France. Ils ont de 19 à 29 ans et sont sûrement moins utiles politiquement que des jeunes enfants promis à des familles françaises.
Après le tremblement de terre de janvier 2010, les procédures d'adoption avaient ralenties. Elles ont ensuite été accélérées à la mi décembre entre la France et Haïti et un laissez-passer consulaire exceptionnel avait été délivré aux enfants qui n'avaient pas de visas.

Alors d'accord, si on délivre des laissez-passer comme on le veut, pourquoi ne pas faire de même avec les jeunes adultes venus en France? Le gouvernement ne le sait peut-être pas, mais c'est à tous les âges que les haïtiens ont été victimes du tremblement de terre, de la famine qui a suivit, du choléra qui sévit depuis octobre.
Pour en revenir aux faits; les jeunes Haïtiens ont été placé en zone d'attente dans les deux aéroports parisiens dès leur arrivée le jeudi 27 décembre dernier alors qu'on avait déroulé le tapis rouge à leurs cadets adoptés. Munis d'un passeport pour le Bénin seulement, les policiers qui les ont intercepté les soupçonnaient de vouloir s'installer en France sans aller au Bénin. Le ministère de l'Intérieur expliquait à la presse que les jeunes avaient menti en disant vouloir étudier au Bénin (ho lala, vais le dire!).

Ce qu'il n'a pas raconté, c'est le discours de chacun des jeunes lors de leur audience auprès d'un juge: "viols, maisons brûlées, scènes de violence et de désespoir"...
C'est insensé que des gens qui ont échappé à la mort et qui risquent leur vie sur leur territoire doivent autant se justifier pour pouvoir avoir droit à une vie tranquille. Le statut de réfugier existe, non?
Et j'enrage de savoir que notre république (la chose publique) ne secourt pas ses citoyens. J'ai honte!Ils seront donc toujours les même,ces têtes à claques bien ficelées dans leur cravate à faire la pluie et le beau temps! Surtout la pluie! Qu'on foute Hortefeux, cette tête à claque raciste et hypocrite, en Haïti, histoire de voir  combien de temps il tiendra sur ce sol ravagé.
"Nous accueillons ceux qui respectent la loi pas les fraudeurs" explique aussi le ministère de l'Intérieur. Doit-on remettre en question ces gens malmenés ou un gouvernement qui décide de tout. J'opte pour la deuxième option sachant que c'est la France qui ne veut pas délivrer plus de visa malgré les circonstances tragiques. Car, souvenons-nous, après le drame de janvier 2010, les autorités françaises s'étaient engagées à faciliter l'accueille de victimes en allégeant les conditions du regroupement familiale et de délivrance des visas. Combien de temps devront encore attendre nos compatriotes là-bas d'autant plus que les sommes promises par l'aide internationale n'ont pas été encore attribuées et que tout reste à reconstruire...


réf: "Le Canard Enchaîné" du 29 décembre 2010

      www.lemonde.fr, Seize Haïtiens sans papiers arrêtés à Orly, 27.12.2010 

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