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La politique et la société à rebrousse-poil
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La politique et la société à rebrousse-poil
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1 octobre 2010

Les étudiants en boîte!

Aujourd'hui, on met tout en boîte: les sardines à l'huile, les chaussures synthétiques, les meubles IKEA et les belges avec nos blagues. On pensait avoir tout fait, tout réduit, tout empaqueté.
Et voilà qu'on met les étudiants en boîtes! De bien drôles de boîtes. Froides et grises. Pour ne pas faire peur, on parle de conteneurs. C'est vrai! Ce sont des conteneurs. Les même que l'on déchargent des navires sur le port du Havre. C'est justement à cet endroit précis, dans cette ville du bout du monde, qu'ont poussé, en août dernier, une myriade de boîtes en métal, dérouillées pour l'occasion. La manoeurvre était ni risquées ni osée. Quand on connaît le Havre on sait que la ville, entièrement reconstruite après la, seconde guerre mondiale, n'est principalement organisée qu'en blocs de béton armé. Ce fut d'ailleurs, en son temps, toute l'originalité de la ville. Les appartements Témoins de l'architecte Auguste Péret le montrent encore. Ils témoignent des toutes premières heures de l'arrivée de l'eau courante dans chaque foyer, de l'arrivée de l'électricité à grande échelle et du confort moderne d'après-guerre. Et puis, il n'y a pas eu besoin de grand renforts pour déplacer les conteneurs du port du Havre à la citée "A Docks" (et oui, pourquoi chercher plus loi?). Curieusement, la citée universitaire des, soit disant, temps modernes, a coûté aussi cher qu'une citée en béton traditionnelle. Mais où se trouve donc l'avantage d'un tel "coup marketing"? Car il y a toujours une raison pour choisir tel ou tel projet urbanistique. Dans la rapidité de sa construction bien sûr! Quatre mois pour un tel chantier, c'est encore un peu long! conteneurs_le_havre
Voilà, je tiens le bon bout! L'avantage dans ce projet est le temps qu'a duré le chantier. Un chantier vite terminé pour une rentabilité immédiate. Là, j'ai le poil qui s'hérisse! Avec les 99 étudiants qui ont reçu les clefs de leur logement en septembre, le compte est vite fait. 305 euros par mois pour 25 m², la note est un peu salée étant donné le type de logements.  Des boîtes en tôle empilées les unes sur les autres et soutenues par des poutres en acier et que l'on dit être des "produits d'occasion" que l'on modifie. Ce ne sont, en effet, pas des éléments de constructions et pourtant...On les fait payer chers!
Le poil se rebelle parce qu'il se souvient du temps où il étudiait au Havre. Pour 250 euros, il avait un 25 m² dans un vieil immeuble qui avait vécu. Il se sentait dans un vrai "chez soi". Le poil régit-il comme un vieux conservateur, réfractaire à toute modernité? Peut-être...Les réactions comme la mienne ont du être courantes  lorsque les bâtiments austères de Péret faisaient débat. La différence est que ces débats étaient profonds et se faisaient sur de vraies architectures pensées par des professionnels. Ils n'étaient pas la triste conséquence d'un coup commercial, de pactes entre état, mairie et institutions publiques. Car, le concept des conteneurs habitables vient des Pays-Bas. Il a été aussi un succès en Allemagne, en Australie et au Canada.
Coût commercial, dis-je, puisque je me souviens de cette période havraise où, entres autres manifestations (si courantes dans cette ville d'ouvriers), j'avais protesté dans la rue contre la fermeture d'une citée universitaire située dans une municipalité de l'agglomération havraise. Mes banderoles ne mentaient pas. Les grands manitous de cette ville si singulière avaient décidé de fermer la citée pour des raisons techniques. Apparemment, dans leur grande bonté, ils se disaient inquiets de savoir que des étudiants pouvaient loger dans des appartements insalubres. C'est drôle!
Je les soupçonne à présent d'avoir eu de mauvaises intenssions. Et s'ils prévoyaient déjà leur "coup marketing".le_point_contener
Que de médisance!
Si j'ai voulu parler de cette innovante idée, c'est parce que, il y a quelques jours, un ami me disait que le conteneur est la plus grande invention du XXème siècle, si ce n'est de la période moderne. Elle a permis la mise en pratique d'une bien triste idéologie: le capitalisme. Fortes de cette invention, les grandes firmes ont pu se développer et envahir le monde de leurs produits inutiles. Grâce aux conteneurs, elles pouvaient développer leur commerce à l'infini. Les conteneurs habitables font de même au Havre. Ils commercialisent les étudiants. Quelle déception pour cette ville si attachante.
Avec un peu de chance, tout ceci n'est que broutille, innovation de passage, caprice de modernité et il n'y a que moi qui me fait tout un monticule de cheuveux, en me les arrachant. Espéront-le car au delà de ses arguments politiques et économiques, il y a le fait de laisser vivre des jeunes là où ont vécu des clémentines, des cigarettes et des pneus qui me dérange un peu (tant que ce n'était pas de la contrefaçon!).
Ah! Conservatisme, quand tu nous tiens!
Trêve de soupçons. Le poil se rendra sur sa bonne terre normande pour jeter un coup d'œil sur ces boîtes et pour savoir si, un mois après, les locataires ont toujours les yeux qui brillent.

AFFAIRE A SUIVRE...


photos réf: www.mondial-infos.fr
                www.lepoint.fr

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M
Original !
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